Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Coup de théâtre

Note
5.0 / 5 (2 notes)
Date
Catégorie
Après-match
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Auteur(s)
Par altitona
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3 comm.
RCS-AMIENS-59.jpg
© Denis Beylet

À une seconde de la Ligue 2, le Racing réduit à dix s'est fait surprendre par un but de Kamara, ce qui l'oblige à ronger son frein jusqu'au 27 mai pour valider sa montée à Belfort.

La Meinau rugissait, prête à célébrer le retour du club à la cigogne dans le Top 40 du foot français. Il restait alors moins de dix secondes à jouer dans ce Racing-Amiens au score nul et vierge, antépénultième match du championnat National 2015-2016. Une victoire des Bleus les aurait assurés du titre de champion de France, mais le nul suffisait à leur bonheur, celui de valider mathématiquement la montée, face à un escadron picard qui avait clairement affiché ses ambitions de victoire avant son déplacement meinovien.
Le nul, le Racing s'y tenait depuis l'expulsion directe, par l'arbitre Karim Abed, à la 52', de Felipe Saad pour une faute annihilant une action manifeste de but sur Kamara, à la limite de la surface, obligeant Jacky Duguépéroux à changer ses plans en faisant rentrer Yoann Salmier plutôt qu'Ihsan Sacko à la place d'Abdelhak Belhameur.

Pourtant, à ce stade de la rencontre, le Racing aurait pu et dû mener par au moins un but d'écart. Partis pied au plancher, les Bleus s'étaient en effet procuré deux énormes occasions en moins de cinq minutes, d'abord sur un coup de tête imparable de Blayac à la réception d'un centre de Bouanga, sauvé in extremis par le capitaine amiénois Ielsch (4'), ensuite avec un caviar du même Blayac à Belahmeur que ce dernier vendangeait en dévissant sa frappe (8').

Après ces dix premières minutes largement à l'avantage des Racingmen, le match s'équilibrait ; Amiens reprenait du poil de la bête picarde en défendant haut, en combinant intelligemment et en essayant de placer quelques banderilles dans l'arrière-garde strasbourgeoise, qui ne laissait cependant rien passer, si ce n’est cette frappe de Laurent Héloïse captée en deux temps par Oukidja peu avant la demi-heure de jeu. Mais c'était toujours le Racing, emmené par un Grimm étincelant, qui se montrait le plus dangereux en cette première mi-temps, comme avec ce service en or, après un déboulé de Belahmeur sur le flanc gauche, vers Bahoken, coupé en catastrophe par Fontaine (40') alors que le buteur strasbourgeois était sur le point de reproduire son premier but contre le CA Bastia. Mais voilà : malgré ses quatre ou cinq grosses occasions, le Racing rentrait aux vestiaires sans avoir marqué. Du côté amiénois, la dérouillée infligée à Luçon par Orléans (1-5) condamnait les hommes de Pélissier à vaincre s'ils voulaient encore croire en leurs chances de monter sur le podium, d'autant que Marseille Consolat prenait simultanément le bouillon face à Béziers (1-5).

En début de deuxième mi-temps, les débats reprenaient sur le même rythme qu'en première, avec un gros combat en milieu de terrain. À la 51', une échappée de Bouanga côté droit aurait pu faire mouche si l'ailier avait servi Blayac, seul devant le but, plutôt que tenté de tromper un Gurtner qui fermait intelligemment l'angle pour repousser le cuir en corner.
Survint donc l'expulsion de Saad qui allait changer la physionomie de la rencontre. Désormais, Amiens prenait les commandes de la rencontre. Si Yoann Salmier, après avoir remonté le ballon sur cinquante mètres, avait placé une mine des trente mètres, hélas à côté de la mire, Oukidja devait s’employer sur un tir de El-Hajjam (63’), puis se sacrifier contre Gope Fenepej, tout juste rentré, qui était tout près d’ouvrir le score après un slalom dans la défense (68’). Sur son geste de sauvetage, le gardien strasbourgeois prenait un coup à la cuisse en pleine extension et restait au sol. L’arbitre laissait toutefois le corner se jouer, rendant furieux Jacky Duguépéroux et les près de 26'000 supporters strasbourgeois. Après s’être finalement enquis de l’état d’Oukidja, Karim Abed se dirigeait vers le coach alsacien et lui signifiait son expulsion pour protestation (70’). Ambiance ! Face aux éléments contraires, Seka rameutait ses troupes pour tenir à dix un résultat qui les emmenait de fait en Ligue 2, avec le soutien décuplé du stade indigné.

Et les Bleus faisaient bloc, tuant dans l’œuf les envolées picardes, cherchant toujours à placer un contre, comme avec ce centre de Ndour pour Blayac dont la frappe filait à quelques centimètres du poteau droit de Gurtner (80’). Mais ils prenaient un peu trop de risques face à Amiens qui tenait le ballon, et Gope Fenepej n’était pas loin de trouver la lucarne d’Oukidja (81’). À deux minutes de la fin du temps réglementaire, l’arbitre s’illustrait une nouvelle fois en sanctionnant le portier alsacien pour avoir pris trop de temps à tirer son six mètres, alors que celui-ci ne faisait qu’évacuer un second ballon qui roulait sur le terrain. Qu’importe ! Les dix Strasbourgeois entraient dans le money-time avec un mental d’acier.

Tout un peuple se trouvait donc à moins de dix secondes de l’euphorie lorsque, du flanc droit de la ligne médiane, Fontaine envoyait un long et improbable ballon que Salmier laissait filer pour Oukidja, devancé par le coup de patte de Kamara qui envoyait le ballon mourir au fond du but strasbourgeois dans l’incrédulité générale et la liesse amiénoise. L’arbitre validait le but et sifflait dans la foulée la fin de la rencontre.

Prostrés, KO debout, les Strasbourgeois erraient dans une ambiance sépulcrale, Blayac dépité s’en prenant à un adjoint amiénois qui l’aurait provoqué. D’une seconde à l’autre, le rêve de fête a viré cauchemar. Le hold-up amiénois marque la fin d’une série de 25 matches sans défaite du Racing dans son antre et contraint les Bleus à la victoire le 27 mai prochain à Belfort pour enfin en finir avec cette déroutante troisième division. Une victoire, une accession et un titre sous le signe du Lion que ne se privera sûrement pas de décrocher un certain Dimitri Lienard, dont l’absence hier soir s’est faite ressentir… Quant à Amiens, désormais sur le podium, le prochain déplacement à Colmar puis la réception de Belfort pourrait permettre au Sporting de décrocher le droit de retrouver la Ligue 2, même si Jacky Duguépéroux, de manière un peu énigmatique après l’amère défaite, espérait « pour eux qu’ils restent où ils sont, parce que c’est une équipe avec une mentalité un petit peu spéciale ».

altitona

Commentaires (3)

Flux RSS 3 messages · Premier message par islay · Dernier message par Marc

  • Un match nul suffit.Il doit prendre encore un point.Ou rien du tout si les autres ne gagnent pas.
  • Résumé d'une grande précision (+) Mais j'ai un autre avis sur les simagrées d'Oukidja :)
  • islay a écrit, le 14/05/2016 18:54 :
    Un match nul suffit.Il doit prendre encore un point.Ou rien du tout si les autres ne gagnent pas.


    Non si les 3 autres gagnent leur 2 derniers matches, il faut encore 2 points au racing pour monter
    Avec un point sur les 2 derniers matches, si les 3 autres prennent les 6 points on aura
    1 Orléans 58 points
    2 Amiens 57 points
    3 Marseille 57 points
    4 Racing 57 points

    Amiens; Marseille et le Racing seront départagées par les rencontres entre eux et les 2 défaites contre Amiens vont faire très mal
    Il faut gagner a Belfort

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  • samksn67 Brest en ligue des champions Bordeaux qui joue l'maintien en ligue 2... Ca va vite le foot mdr
  • falcon Dembele a les deux pieds, Emegha en a peut-être aucun
  • falcon Il pourra pas faire pire du coup
  • falcon Qu’il essaie le droit la prochaine fois s’il est capable de faire avec les deux
  • athor N'oubliez pas le baromètre [lien]
  • valdestras Aussi efficace que Dembele oui :D
  • trakt Allez c'est pas grave on est maintenus et l'OM se fait coiffer héhé
  • trakt Allez c'esr pa
  • trakt Allez c'esr pa
  • clutch Il est comme Dembele il a les deux pieds mais préfère le gauche pour les penaltys
  • falcon Mais il a déjà tiré des penaltys du gauche avant nous, donc bon on va considérer que c’était normal
  • falcon Est son meilleur pied
  • falcon J’ai été obliger d’aller chercher une compile, et j’ai toujours pas compris quel
  • valdestras Son but à Nantes, un "vrai" gaucher, jamais ne l'aurait mis du droit
  • falcon @valdestras clairement ça devient philosophique mais je vais pas en dormir mdr
  • trakt Et pour l'avoir vu de près, il y a bien penalty pour l'OL.
  • trakt Très jolie barre de notre Manu local...
  • valdestras D'habitude les gauchers, on les loupes pas. Ils font rien eu droit. Comme ljuboja par exemple
  • valdestras Notre débat est mythique :D
  • falcon On dirait vraiment une frappe mauvais pied

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